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L’artificialisation des terres agricoles s’accélère Un département en moins tous les 7 ans contre un tous les 10 ans sur 1993-2000

La France reste un pays de campagnes et de forêts. Mais pour combien de temps ? L’abondance de foncier vierge de toute construction ne conduit pas à rationaliser suffisamment son utilisation comme il en est ainsi chez nos voisins du nord de l’Europe.

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Changement de destination des terres entre 2006 et 2009. (© Ssp)
Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, et de nombreux responsables professionnels, n‘ont cessé de déplorer ces derniers mois le rythme d'artificialisation des terres agricoles. Les résultats de la dernière étude d’Agreste leur donnent une nouvelle fois raison. Il devient même urgent d’agir. Sur 2006-2009, les sols artificialisés progressent globalement de 259.000 hectares, ce qui est équivalent à une extension annuelle moyenne de 1,9 % par an.

Avec près de 86.000 hectares, c’est l’équivalent d’un département de terres agricoles français qui disparait tous les sept ans. Sur 1993-2000, l’artificialisation portait sur 61.000 hectares, soit un département sur 10 ans. L’avenir dira si les dispositifs envisagés de la loi de modernisation agricole récemment votée seront suffisamment efficaces pour freiner le rythme d’artificialisation des terres agricoles ?

L’abondance de foncier nuit à notre pays. Elle ne conduit pas à rationaliser suffisamment son utilisation comme il en est ainsi chez nos voisins du nord de l’Europe où la densité de la population est jusqu’à 4-5 fois supérieure.

La France reste un pays rural et de forêts. En 2009, l’agriculture s’étend sur 54 % du territoire métropolitain et la sylviculture sur 24 %. L’habitat, les sports et les loisirs en utilisent 6 % alors que l’industrie et les services ne dépassent pas 2 % et les transports 3 %.

La forêt française ne perd pas de terrain mais n’en gagne plus

On observe une évolution des surfaces forestières à peu près régulière qui, partant de 14,2 millions d’hectares en 1992, plafonne aux alentours de 15,1 millions d’hectares depuis 2006. La surface des forêts (y compris peupleraies) paraît ainsi se stabiliser. En revanche, les formations boisées non forestières, bosquets et haies, se réduisent faiblement mais significativement.
En fait, les sols cultivés occupent 35 % du territoire et les surfaces toujours en herbe (17 %) sont affectées à 98 % à l’élevage. Les landes, friches, maquis et garrigues couvrent 5 % du territoire et sont surtout présents dans les montagnes et dans la région méditerranéenne.

Les 3 % du territoire restants sont consacrés à des sols nus naturels, des zones humides, des zones sous les eaux et des zones interdites.
Entre 2006 et 2009, les sols cultivés ou toujours en herbe perdent 295.000 hectares au profit des sols artificialisés et 527.000 hectares au bénéfice des sols naturels (landes ou friches et espaces boisés).

Inversement, ils récupèrent 145.000 hectares de sols artificialisés et en gagnent 398.000 sur les sols naturels.

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